La Reserve Bank de Nouvelle-Zélande (RBNZ) annoncera les résultats de sa prochaine réunion de politique monétaire le 28 mai. Selon la plupart des analystes, la banque centrale devrait réduire le taux d'intérêt de 25 points de base, marquant ainsi la sixième baisse de taux depuis août de l'année dernière.
Une réduction de 25 points de base est le scénario de référence et, par conséquent, le plus attendu. En tant que tel, le résultat formel de la réunion de mai est probablement déjà intégré dans le marché et sera probablement ignoré—à moins que la RBNZ ne réduise de manière inattendue de 50 points de base, ce qui est très improbable. Les traders se concentreront plutôt sur les messages clés dans le communiqué accompagnant, la rhétorique de Christian Hawkesby, gouverneur par intérim (nommé après la démission d'Adrian Orr en mars), et les prévisions mises à jour.
Dans l'ensemble, le contexte fondamental actuel soutient un assouplissement monétaire supplémentaire, principalement en raison d'un marché du travail faible et d'une inflation demeurant dans la fourchette cible.
Au premier trimestre, le taux de chômage en Nouvelle-Zélande s'est établi à 5,1 %, soit le même niveau qu'au quatrième trimestre de 2024. Ce chiffre est meilleur que les attentes des analystes, qui prévoyaient une augmentation à 5,3 %. Cependant, le taux de chômage est à des niveaux élevés depuis plusieurs années, atteignant presque un pic de cinq ans, ce qui indique des tendances préoccupantes sur le marché du travail.
De plus, le taux de croissance de l'emploi a diminué de 0,7 % en glissement annuel, ce qui est pire que la baisse prévue de 0,5 %. En termes trimestriels, il y a eu une légère augmentation de 0,1 %. L'indice de croissance des salaires n'a pas non plus répondu aux attentes, augmentant à 2,5 % alors qu'une hausse de 2,7 % était anticipée. Cet indice diminue constamment depuis huit trimestres consécutifs. Par ailleurs, le taux de participation de la main-d'œuvre en Nouvelle-Zélande est tombé à 70,8 %, inférieur à la prévision de 71,0 %, contre 70,9 % au quatrième trimestre de l'année dernière.
En ce qui concerne l'inflation, la situation actuelle est la suivante : à la fin du premier trimestre, l'inflation a légèrement accéléré mais est restée dans la fourchette cible fixée par la RBNZ, qui est comprise entre 1 % et 3 %. En termes annualisés, l'indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 2,5 %, après une hausse à 2,2 % en glissement annuel, avec une prévision à 2,3 %. En termes trimestriels, l'IPC a augmenté de 0,9 %, comparé à une croissance de 0,5 % au trimestre précédent.
Comme mentionné précédemment, bien que les indicateurs économiques aient accéléré, l'inflation reste dans la fourchette cible de la banque centrale. De plus, le mois dernier, après la publication de l'indice des prix à la consommation (IPC), la RBNZ a publié son indicateur d'inflation basé sur un modèle de facteur sectoriel. Ce rapport a montré que l'inflation au premier trimestre avait diminué à 2,9 %, contre un taux précédent de 3,1 %. Les membres de la RBNZ surveillent de près les tendances de cet indicateur, de sorte que le fait qu'il soit retourné dans la fourchette cible renforcera encore les arguments en faveur de la réduction des taux d'intérêt.
Il est important de souligner que les données publiées la semaine dernière ont montré que le volume du commerce de détail en Nouvelle-Zélande a augmenté de 0,8 % au premier trimestre, après une hausse précédente de 1,0 %. Bien que cela représente un ralentissement de la croissance, le rapport peut encore être considéré comme positif, car la plupart des experts avaient anticipé une stagnation pour cet indicateur.
En d'autres termes, le scénario actuel suggère qu'une réduction des taux est probable lors de la réunion de mai. La question clé est le ton de la rhétorique de la RBNZ : à quel point sera-t-elle accommodante ? Actuellement, les attentes du marché indiquent que la RBNZ devrait mettre en œuvre deux autres réductions de taux avant la fin de l'année. Cependant, de nombreux analystes, en particulier ceux d’ING, estiment que ces attentes pourraient être trop accommodantes, étant donné l'accélération effective de l'IPC au premier trimestre. Les économistes de Commerzbank partagent un point de vue similaire, suggérant qu'après la réunion de mai, le taux de la RBNZ atteindra un niveau qui incitera la banque centrale à agir plus prudemment et, par conséquent, à émettre des commentaires plus mesurés concernant un éventuel assouplissement monétaire futur.
Étant donné que la réduction est déjà intégrée dans les prix, un ton neutre ou légèrement restrictif pourrait soutenir le dollar néo-zélandais.
Ainsi, il est conseillé d'ouvrir des positions longues en utilisant les replis à la baisse du NZD/USD. Après tout, il existe d'autres arguments qui favorisent les acheteurs de Kiwi : en particulier, il s'agit des discussions autour du projet de loi de réduction des impôts qui augmentera le fardeau de la dette aux États-Unis, et la fameuse "piste de négociation" qui pèse également sur la devise américaine.
Ainsi, si la RBNZ n'aide pas les acheteurs de NZD/USD "sur le moment", cela pourrait offrir une opportunité d'entrer en position longue à de meilleurs prix.
Concernant la "technique", la paire NZD/USD se négocie toujours entre les lignes médiane et supérieure de l'indicateur des Bandes de Bollinger sur le cadre de temps D1, et elle est toujours au-dessus de toutes les lignes de l'indicateur Ichimoku. Le niveau de résistance le plus proche (cible de mouvement vers le nord) est 0,6000 (ligne supérieure des Bandes de Bollinger sur le graphique journalier). L'objectif principal est 0,6070 (limite supérieure du nuage Kumo sur le W1).
